jeudi 23 juin 2011

LA FÊTE DES « GAILLETS »

LA FÊTE DES « GAILLETS » est le nom populaire de la fête religieuse de Saint Jean –Baptiste, célébrée le 24 juin. Cette fête était liée du culte de la récolte, de la végétation et de la fécondité et c’était un mélange fascinant d’éléments chrétiens, païens et magiques.
SÂNZIENELE  sont des représentations mythiques de la végétation, une sorte de vestales, en nous souvenant de la Déesse CERES, la protectrice de la fécondité agraire. Il s’agit d’une tradition ancienne de provenance autochtonne dont son nom dace s’est perdu, portant un nom d’origine latine (Sânziana < lat. Sancta Diana, en Transylvanie) et slave, Drăgaica (au sud des Carpates).
Les rites agraires au clair de lune respectés par les Roumains jusqu’au début du 19-e siècle éprouvent un syncrétisme entre les rites agraires de la déesse des céréales et celles de la déesse de la lune.

Les personnages qui participaient à ce rituel étaient de jeunes filles en habits de fête, des couronnes de caille-laits (gaillets) sur tête, les tailles entourées des gaillets, des épis de blé et des faucilles à leurs mains. Le rite avait lieu sur le champ et en village où les filles dansaient vivement en ronde. 
Les coutumes, les croyances et le folklore roumain garde le souvenir de la Grande Déesse néolitique, la divinité lunaire, équinoxiale et agraire, identifiée avec Diana et Junona, dans le Panthéon romain et avec Héra et Artemis, dans le Panthéon grec. On dit que Sânziana / Drăgaica irait sur la Terre ou flotterait en air le jour du solstice d’été et se délecterait en chantant et en dansant avec sa suite nuptiale formée de belles filles jeunes sur les champs et dans les forêts le jour où le soleil même jouait au midi sur le ciel.
Après leur danse, on voit les premières signes  annonçant que l’été tourne vers l’hiver: les jours  deviennent de plus en plus courts et les nuits de plus en plus longs, les fleurs perdent leur parfum et leurs vertus guérisseurs, le coucou finit sa chanson, les lucioles apparaissent dans les bois.

On trouve en roumain certains noms composés avec Zână (fée) :
LINGURIŢA-ZÂNEI = petite cuillère des fées = un champignon (Fomes lucidus)
CARUL-ZÂNELOR = char des fées = arnica
STEAGUL-ZÂNELOR = le drapeau des fées = plante parasite du trèfle et de la luzerne




Le 24 Juin est aussi une occasion de rencontre pour les jeunes gens qui veulent unir leurs destinées. On y célèbre l’amour en chantant et en dansant. La veille, les filles et les garçons qui vont se marier se rassemblent dans chaque village. Il s’y tient des fêtes foraines et tout le monde est joyeux. Les garçons élèvent des feux de joie tandis que les filles cueillent des fleurs des champs jaunes : des  ”Sanziene”. 

C’est une petite fleur jaune riche en pollen et à l’odeur de foin et de miel.
Les filles fabriquent des couronnes pour elles-mêmes, leur maison et leur famille puis elles rentrent chez elles et au coucher du soleil, elles suspendent certaines couronnes  aux portes, fenêtres, aux granges, aux étables, etc…et elles lancent celles qui restent sur le toit de leur maison. Si la couronne y reste accrochée, c’est le signe qu’une  personne se mariera  l’année suivante sinon, cela devra attendre. Pour les anciens, une couronne qui tombe signifie qu’ils ne verront plus jamais cette fête. Plus la couronne s’accroche en hauteur et plus la vie de la personne sera longue.
Après la tombée de la nuit, les hommes et les garçons se rendent sur les collines des torches à la main en les faisant tourner pour les faire brûler et produire des étincelles. Durant ce concours ils poussent des cris d’encouragement. Après minuit, quand les torches ont presque fini de se consumer, les filles et les femmes les rejoignent en bas de la colline. Ils construisent un feu et sautent par-dessus pour attirer la chance.
Ce jour, qui marque le milieu de l’été était considéré comme étant le moment le plus favorable pour cueillir les plantes médicinales. La rosée s’étant déposée cette nuit-là a aussi des pouvoirs magiques. Si vous vous lavez le visage avec cette rosée, vous embellirez et si vous la cueillez sur les fleurs à l’aube, vos os ne vous feront pas souffrir. En outre, tout objet laissé dehors la nuit et mouillé de rosée peu devenir une amulette.







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